Transmise par Joëlle Maison,
Interpellation de la députée Défi Joëlle
Maison à la ministre de l'enseignement Marie-Martine Schyns
Madame la Ministre,
Lors de nos discussions budgétaires en Commission,
je revenais sur l'importance d'exhorter les écoles à s'engager dans des projets
artistiques et culturels, dans l'attente de la mise en place du Parcours
d'Education Culturelle et Artistique du Pacte pour un Enseignement d'Excellence.
De nombreux établissements, enseignants et élèves
s'engagent quotidiennement dans des projets ponctuels. Tout autant de Pouvoirs
organisateurs se trouvent à l'initiative de projets plus ambitieux et plus
pérennes, parfois financés par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le mouvement
me paraît toutefois manquer d'ampleur et d'envergure.
En France, les ministres de la Culture et de
l'Education, Françoise Nyssen et Jean-Michel Blanquer, ont exposé leur
intention de "créer un écosystème favorable à la musique",
tout en dégageant un budget important pour que 60.000 écoles soient toutes
dotées d'une chorale dès septembre 2019.
La ministre de la Culture, Françoise Nyssen a
détaillé leur plan en affirmant notamment qu' "Une chorale est une
pratique joyeuse, de cohésion, de lien, de joie".
Au-delà de ces déclarations sympathiques, la
démarche bien moins anecdotique qu'il peut paraître à des regards non-avertis.
Les recherches en neurosciences ont établi qu'une exposition précoce à la
musique et que la pratique du chant et d'un instrument développent la
plasticité du cerveau en le rendant plus perméable à l'ensemble des
apprentissages, au-delà de la musique et des disciplines artistiques.
En outre, la cohésion entre élèves s'en voit
renforcée, les sensibilités musicales peuvent
s'exprimer et se développer, les inégalités sociales, s'aplanir.
D'autre part, à l'heure où notre enseignement est
désigné comme le cancre de la classe en lecture, une autre initiative me paraît
pouvoir être mise à l'honneur.
L'association "Silence on lit", dédiée à
la promotion de la lecture, propose, dans tous types de collectivités - dont
les écoles - la mise en place d'une pause quotidienne de silence consacrée à la
lecture.
Sans adopter le concept développé et déposé par
cette association, les écoles de notre Fédération pourraient se voir
encouragées à s'engager dans un tel processus. Nul besoin, ici, de détailler
les bienfaits de la lecture auxquels vous êtes évidemment sensible : enrichir
son langage, déchiffrer des codes, s'évader, rêver, imaginer, ..... Mais rendre
ce moment systématique et codifié, à l'instar de ce qui se pratique dans un
Collège de Moselle depuis cette rentrée de septembre 2017, s'avère bénéfique
au-delà des bienfaits traditionnellement attribués à la lecture. Encore une
fois, cela renforce la cohésion de la classe, le lien entre l'enseignant et
l'élève (le premier étant également appelé à lire un livre de son choix durant
une dizaine de minutes) et permet un retour au calme sans devoir user de
l'argument d'autorité.
Proposer de telles initiatives à l'échelle de
votre ministère permettrait de créer de véritables amorces de
"pouponnières d'écoles polytechniques". Le Tronc commun polytechnique
étant la colonne vertébrale du Pacte, la démarche ferait sens.
D'autre part, au-delà de ces expériences-pilote
qui sont, en terme d'adhésion de la communauté scolaire, beaucoup plus
efficaces que des présentations, exposés ou débats théoriques, l'enthousiasme
et les résultats qu'elles ne manqueraient pas d'entraîner pourrait vous
apporter une aide précieuse quant à l'adhésion au Tronc commun d'acteurs situés
en dehors de la communauté scolaire.
Madame la Ministre, voici mes questions:
Comment accueillez-vous l'idée de proposer la
création d'une chorale dans chaque établissement scolaire? Comptez-vous y répondre?
De même, pour l'instauration d'un temps de lecture
quotidien et systématique d'une dizaine de minutes à l'école primaire et
secondaire? Estimez-vous qu'il s'agit d'une initiative qui pourrait contribuer
à redonner le goût de la lecture?
D'une manière générale, comptez-vous initier et
convertir la communauté scolaire aux axes définis par le Pacte, et plus
particulièrement au PECA par le biais de projets-pilote? Le cas échéant, de
quelle façon et avec quels budgets?
Je vous remercie.
Ce 12 décembre 2017.
Joelle Maison
Députée DéFi.
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